Partir d’un cabriolet japonais pour arriver à un coupé italien qui, dans la grande tradition du genre, présente bien et chante juste : c’est ça, la mondialisation ! Par Philippe Guillaume
C’est quoi ?
Souvenez-vous : il n’y a pas longtemps, nous vous présentions l’essai sur le site de la Mazda MX-5 RF, un petit coupé-cabriolet à toit type « targa » rétractable, et nous en disions que cela était l’un des plus belles représentantes d’un véritable plaisir de conduite à tarif contenu ! Eh bien figurez-vous que dans une logique compréhensible de mondialisation, la Mazda MX-5 a des cousines : les Fiat 124 et Abarth 124…
Fiat, Abarth, c’est la même chose
Disons que les Abarth sont, historiquement, les versions performantes des Fiat. Carlo Abarth (1908-1979), par ailleurs, fut successivement pilote de motos, constructeur de side-cars puis d’automobiles sportives, avant de connaître la réussite financière en produisant des pièces racing pour les petites Fiat 500. Cela lui valut d’être racheté par Fiat en 1971. Et pour la petite histoire, Abarth a fait triompher des Fiat 124 en rallye dans les années 70, et s’est à nouveau engagé dans un programme en compétition avec cette auto. Pour revenir à nos moutons, ou plutôt à nos cabriolets, les moteurs italiens partent au Japon se faire assembler dans des caisses de MX-5, qui reviennent pour la finition (face avant et arrière sont différentes, pour une identité visuelle distincte, tout comme la sellerie, les logos et quelques détails de finition sont spécifiques).
Et quoi de neuf, donc ?
C’est simple : aux côtés de la Fiat 124 (1.4 turbo, 140 chevaux), se trouve l’Abarth 124 dont le moteur a été porté à 170 chevaux et qui possède des réglages de châssis spécifiques. Toutes les deux sont des cabriolets, avec au choix une boîte 6 manuelle de série, ou une boîte auto en option (+ 2000 €). En plus, Abarth vient d’ajouter à la gamme cette version GT : elle se différencie des autres avec un hard-top en véritable fibre de carbone, de toute beauté, dont les trames vernies sont apparentes. Par rapport au cabriolet, ; qui reste un poids plume, le toit ajoute un surpoids de 16 kilos, mais qui sont immédiatement compensés avec de belles jantes OZ en aluminium forgé, chacune plus légères de 4 kilos. Le compte est bon. Et quand les beaux jours arrivent, sachez que la capote reste présente sous le hard-top en carbone… qu’il faudra toutefois réussir à démonter et à stocker quelque part.
Et au volant, ça donne quoi ?
La position de conduite est presque parfaite : assis au ras du sol, bien calé dans des sièges baquets, les fesses sur l’essieu arrière, on fait corps avec l’auto. Toutefois, la lignée des 124 n’ayant pas reçu les améliorations des MX-5 millésime 2019, on fera avec un volant qui manque d’amplitude au réglage et des petits goodies bien agréables tels que la caméra de recul, le maintien de ligne, les feux automatiques ou la reconnaissance des panneaux. Peu importe, car l’essence du plaisir de conduite est ailleurs : les quatre sorties d’échappement laissent échapper une sonorité profonde, grave, qui donne le sentiment que l’on a bien plus qu’un « petit » 1.4 sous le capot. La boîte à 6 rapports est parfaite d’agrément de précision, et de rapidité. Et par rapport au moteur Mazda de 184 chevaux, l’Abarth turbo pousse plus fort à mi-régime, et dispose de plus de couple (250 Nm à 2500 tr/mn contre 205 Nm à plus de 4000), ce qui facilite les relances en usage courant.
Son point fort ?
La polyvalence apportée par ce toit en carbone, que ce soit en confort acoustique ou en sécurité quand l’auto est stationnée, par rapport à un cabriolet bâché. Le niveau de finition de l’auto et le tarif, un rien élevé, en feront une voiture plaisir exclusive, que vous ne croiserez pas à tous les coins de rue.
Le verdict de Stuff
Voici une auto sans concurrente sur le marché : le petit coupé sportif deux places avec un magnifique toit en carbone, un blason prestigieux, un moteur qui dépote et des sensations de conduite en toute circonstance. L’Abarth 124 GT est définitivement une automobile réservée aux connaisseurs et aux épicuriens.
Les chiffres clé
Moteur 4 cylindres en ligne, 1368 cm3, turbo
Puissance : 170 ch à 5500 tr/mn
Couple : 250 Nm à 2500 tr/mn
Boîte de vitesse : manuelle, 6 rapports (auto, 6 rapports en option)
Poids : 1060 kilos
Vitesse maxi : 232 km/h
0 à 100 km/h : 6,8 secondes
Conso officielle / de l’essai : 6,4 l/100 / 7,5 l/100
Prix : à partir de 40 900 €