Dans sa version hybride rechargeable, la Volkswagen Passat break coche toutes les cases, ou presque, de ce que l’on peut demander à une automobile. Par Philippe Guillaume
C’est quoi ?
Depuis 1973, la Volkswagen Passat est l’archétype de la berline familiale parfaitement efficace, sans problèmes et toujours avec des solutions pour répondre à tous les besoins de la famille. Quelques décennies et neuf générations plus tard, la Passat est toujours là, fidèle au poste. Une auto sans surprises, que l’on aime pour ça !

Justement, qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?
Deux choses : la Passat de dernière génération, surnommée B9 par les fans du modèle, n’est déjà disponible uniquement en carrosserie break (et l’on reconnaît la version B9 avec, notamment, sa calandre redessinée), c’est un beau bébé de 4,91 m de long. En même temps, est-ce un mal ? La Passat break a la réputation d’être le truc le plus logeable, juste après un porte-container : on peut encore compter sur 1770 litres (avec les sièges rabattus), ce qui est remarquable (même si, avec les batteries, la contenance a un peu régressé…). Et, sur cette Passat B9, WV a travaillé, outre d’autres motorisations, le principe de l’hybride rechargeable, un principe dont nous pensons le plus grand bien quand il est parfaitement maîtrisé.

Et sous le capot ?
Plusieurs possibilités sont offertes : l’incontournable 2.0 TDI (ici en version 122 ch), l’engin parfait des gros rouleurs qui passent leur vie sur l’autoroute ! Mais il y a aussi des Passat hybrides : une version non rechargeable (150 ch) côtoie deux versions hybrides rechargeables. Toutes font appel au même moteur 1.5 essence, associé à un moteur électrique de 116 ch. Deux puissances (cumulées) sont disponibles : 272 ch en haut de gamme et 204 ch (notre version d’essai). On notera que la plus puissante n’offre que des performances marginalement supérieures (le 0 à 100 km/h est couvert en 7,2 secondes, au lieu de 8, et la vitesse de pointe passe de 220 à 225 km/h). Avec les grosses batteries (19,7 kWh utiles), VW promet quasiment 130 kilomètres d’autonomie en mode zéro émissions. Rare dans le segment, la capacité à recharger rapidement (50 kW sur borne dédiée), ce qui remet 80 % de batteries en une vingtaine de minutes. Intéressant, très intéressant…

Et au volant, ça donne quoi ?
Sur les versions haut de gamme, l’écran d’info-divertissement est confié à une grande dalle de 15 pouces, à l’ergonomie plutôt facile à appréhender ; d’autant que, question ergonomie, VW est un peu revenu en arrière avec le retour de vrais boutons, un retour salutaire qui fait suite au tout tactile et haptique, pas forcément agréable. La position de conduite est impeccable et le sentiment d’espace à bord est réel, sublimé par le grand vitré. Fidèle à sa tradition, la Passat dévoile ses immenses aptitudes routières : aptitudes que l’on découvre d’abord, batteries pleines, en mode « tout électrique ». Sans surprise, la Passat s’élance alors en silence et en douceur, et l’auto semble parfaitement cohérente ; testée et approuvée, la capacité à faire, réellement, plus de 100 kilomètres en tout électrique, dans un usage urbain et péri-urbain. Bref, la Passat se satisfera pleinement d’un usage quotidien, mais elle propose bien plus que cela : le passage du moteur électrique au moteur thermique se fait dans la plus grande discrétion, à la fois sur le plan sonore et vibratoire, et il y a fort à parier qu’à bord, une grande partie de l’équipage ne verra pas la différence. Si les 204 chevaux peuvent paraître juste pour une auto lourde, les 350 Nm de couple et l’apport de l’électrique permettent à la Passat de conserver son rang sur la route. Côté châssis, la Passat n’a jamais donné dans la fanfreluche (à part peut-être les version R36 et W8, qui s’en souvient ?), mais là, encore, on est dans la sérénité, la sécurité, la stabilité. L’auto semble imperturbable, prodigue un confort remarquable (suspension conciliante et insonorisation aboutie) et les kilomètres défilent alors par centaine, sans que l’on ne se rende compte ou que l’on fatigue au volant. Cerise sur le gâteau : l’hybridation est parfaitement efficace, car même batteries vides, la Passat reste sobre. Je sors une consommation moyenne à 4,9 l/100 après un long trajet routier, c’est absolument remarquable.

Son point fort ?
Confort, espace, sobriété : la Passat eHybrid est une auto d’une efficacité redoutable.
Les chiffres clé
Moteur : 4 cylindres en ligne + moteur électrique
Cylindrée : 1498 cm3
Puissance : 204 ch à 5500 tr/mn
Couple : 350 Nm à 1500 tr/mn
Boîte de vitesse : automatique à double embrayage, 6 rapports
Poids : 2164 kilos
Vitesse maxi : 220 km/h
0 à 100 km/h : 8,1 secondes
Conso officielle / de l’essai : 0,4 l/100 / 4,9 l/100
Prix : gamme Passat à partie de 45300 €, versions eHybrid à partir de 52 790 €

Le verdict de Stuff
Parfaite en ville comme sur la route, la Passat eHybrid démontre une nouvelle fois la maîtrise technologique du groupe Volkswagen.