La firme coréenne Hyundai a frappé fort avec sa gamme de véhicules électriques. Déjà éblouissante, la démonstration devient carrément fascinante au volant de la Ioniq 5 N, une électrique performante qui va convertir les fans de voitures sportives à moteur thermique. Mais oui ! Par Philippe Guillaume
C’est quoi ?
Il faut saluer la stratégie électrique de Hyundai : non seulement sa gamme est composée de modèles à l’identité visuelle affirmée (de la mignonne Inster à la sylphide Ioniq 6) et les autos ont été consacrées comme il le fallait. En effet, en 2022, la Ioniq 5 a reçu le titre de « World Car of the Year », tandis que la Ioniq 6 a, pour sa part, été consacrée « European Car of the Year » ! Pas mal pour un début, non ? Depuis, toute la gamme Hyundai est composée d’autos électriques, hybrides, hybrides rechargeables, ou légèrement hybridées…

Justement, qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?
On retrouve l’allure typique de la Ioniq 5, avec ses formes carrées et ses jolis clins d’œil au design des années 80 (ne lui trouvez-vous pas des petits airs de Golf 1 ?), un trait de crayon que l’on doit au designer belge Luc Donkerwolke. Seulement, par rapport à une Ioniq 5 « de base », la version N soigne sa posture : plus large, bien assise sur ses grosses roues, elle se remarque immédiatement avec sa calandre plus aérée, son aileron et son gros diffuseur à l’arrière, ses feux stop qui reprennent le gimmick des autos de course ! La teinte bleu pâle mal de notre auto d’essai lui est spécifique, mais la Ioniq 5 N est disponible dans d’autres coloris, bien évidemment. L’intérieur est également différent de celui d’une Ioniq 5 classique, avec des sièges spécifiques, l’instrumentation et les fameux boutons « N », qui changent tout !

Et sous le capot ?
Du 100 % électrique, bien évidemment, avec deux moteurs qui proposent une puissance cumulée de 609 chevaux et 740 Nm (650 ch et 770 Nm pendant quelques secondes, en appuyant sur la touche rouge du volant qui actionne la fonction boost). Autant dire que les performances sont stratosphériques, avec le 0 à 100 km/h couvert en 3,4 secondes et une vitesse de pointe portée à 260 km/h, une valeur peu courante pour une auto électrique. Les moteurs électrique sont alimentés par une batterie de 84 kWh. Revers de la médaille : dans la vraie vie, entre la puissance et les gros pneus, l’autonomie aura du mal à dépasser les 300 kilomètres (pour 448 kilomètres annoncés officiellement). Heureusement, elle peut charger vite (350 kW, grâce à son électricité en 800 V)

Et au volant, ça donne quoi ?
C’est fabuleux et pour une raison simple : si l’auto électrique fait sens au quotidien, en ville, et en agrément par son silence de fonctionnement et la sérénité que l’on reçoit, il est une catégorie d’automobilistes qui pleure la fin du thermique, ce sont les amateurs de GTI, d’autos sportives, d’engins qui procuraient des émotions ! Or cette Ioniq 5 N réalise la prouesse de vous faire oublier que vous êtes au volant d’une auto électrique. Parmi la multitude de choses paramétrables, on peut ainsi avoir le choix de simuler la présence d’une boîte de vitesse à double embrayage, avec un compte-tours, un rupteur, des palettes au volant pour changer de rapport, un joli bruit rauque de sportive et des pétarades à la décélération ! Comme une sportive à l’ancienne, en fait, même si tout ceci est complètement fake, mais est dû à une électronique incroyablement bien pensée, car au volant, on y croit ! Bien entendu, on peut tout activer / désactiver, on peut choisir plusieurs types de sonorité et tout ceci se paramètre assez facilement. Le système est tellement bien fait que, alors que sur une auto électrique classique, la puissance arrive tout de suite, dans la Ioniq 5 N, c’est un peu creux en bas du compte-tours virtuel, avant d’avoir un joli coup de boost à mi-régime. Bref, si vous vous prenez au jeu, vous ne regretterez plus jamais votre GTI à l’ancienne. D’autant que le châssis assure, avec une auto, certes lourde, mais qui se place avec précision au moindre coup de volant, qui ne prend pas de roulis, qui freine très fort (même si j’aurais aimé un peu plus de mordant à la pédale) et qui pousse fort, très fort…
Son point fort ?
On reproche aux automobiles électriques le manque d’émotions vécues au volant ! La Ioniq 5 N démontre avec brio que le contraire est non seulement possible, mais peut être réalisé avec une maestria éblouissante.

Les chiffres clé
Moteur électrique x 2
Puissance : 609 ch (fonction boost : 650 ch)
Couple : 740 Nm (fonction boost : 770 Nm)
Boîte de vitesse : continue (et 8 « fausses » vitesses)
Poids : 2250 kilos
Vitesse maxi : 260 km/h
0 à 100 km/h : 3,4 secondes
Conso officielle / de l’essai : 21,2 kWh/100 / 24 kWh/100
Prix : gamme Ioniq 5 à partir de 44 800 €, version Ioniq 5 N à partir de 78000 €
Le verdict de Stuff
Les performances sont stratosphériques (à un tarif remarquablement bien placé), les sensations sont épicées, le plaisir de conduite est réel. La Ioniq 5 N préfigure ce qu’est l’avenir de l’auto électrique sportive.