Le monde change et les « voitures plaisir » sont une espèce en voie de disparition. L’heure est grave, mais voici une excellente nouvelle : la Mazda MX-5 fait figure de dernier des Mohicans et en acquérir une sera sans aucun doute la meilleure résolution de l’année 2024. Par Philippe Guillaume
C’est quoi ?
C’est le petit cabriolet (les spécialistes disent « roadster ») le plus vendu au monde, mais ce n’est pas pour cela que la Mazda MX-5 est une auto mythique. Depuis plus de 30 ans et quatre générations, elle a fait le bonheur de plus d’un million d’automobilistes, d’autant que sa fiabilité proverbiale lui permet d’encaisser des kilométrages impressionnants et d’être parfaitement à l’aise dans le rôle de l’auto du quotidien. Mais il y a d’autres raisons de vouer un culte à la MX-5.
Justement, qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?
Le paysage automobile se transforme : des SUV, des autos électriques, et le nouveau très méchant malus de 2024 qui va plomber à hauteur de 60 000 € de taxes (oui, vous avez bien lu !) les rares descendantes des GTI et autres autos plaisir (dont on rappellera que la plupart consomment 8 l/100 en usage balade, soit moins qu’un gros SUV pseudo écolo dont les batteries sont vides, mais bon…). Bref, comment espérer conserver un peu de plaisir au volant : avec la Mazda MX-5, pardi, dont les caractéristiques de légèreté (à peine plus d’une tonne, quand une Smart #1 électrique fait désormais 1900 kilos – d’écologie, dont on rappeler ?).
Et sous le capot ?
Avant, en 2023, la MX-5 parvenait à échapper au malus : en 2024, il faudra envoyer un chèque de 1172 € pour le moteur 1.5 de 132 ch, tandis que le moteur 2.0 de 184, qui aurait impliqué une taxe de 3319 €, disparaît du catalogue. On rappelle qu’une Toyota GR 86, qui partage avec la Mazda une conception simple, une caisse légère et un moteur raisonnable, va prendre 60 000 € de malus. Bref, c’est cadeau, d’autant que la légèreté permet des performances plus que correctes !
Et au volant, ça donne quoi ?
Ça donne des sensations qui seront bientôt oubliées dans tous ces cubes électriques qui semblent constituer l’avenir de l’automobile. Ici, on fait corps avec l’auto, on est impliqué dans ce qui se passe, et ça reste une grande source de joie, même à des vitesses très raisonnables. Ergonomie impeccable, position de conduite parfaite, les fesses au ras du sol, le petit levier de vitesse aux débattements courts et précis, on place l’auto au millimètre dans les enchaînements de virages et on sent absolument tout ce qui se passe sous les roues. Et puis, quel plaisir de pouvoir décapoter en une poignée de secondes, que ce soit sur la version full cabriolet, ou sur la RF, au toit rigide. D’ailleurs, la M-5 évolue dans le détail : sur les versions Homura, on apprécie le châssis optimisé (freins Brembo, suspensions Bilstein, barre anti-rapprochement et belles jantes BBS), pour un plaisir de conduite encore plus intense.
Son point fort ?
C’est la pureté de sa conception qui place encore le conducteur au centre du jeu. Le plaisir de conduite n’est pas un vain mot, et il faut s’en rappeler, voire y goûter absolument avant de basculer définitivement dans l’ère aseptisée du tout électrique. Après, c’est une question de choix : version cabrio ou RF ? Il n’y a pas de mauvaise combinaison.
Le verdict de Stuff
La MX-5 est plus indispensable que jamais dans le paysage automobile de 2024. Une voiture légère, fiable et qui consomme peu, ça aussi, c’est de l’écologie. Réveillez-vous et sachez apprécier les sensations uniques qu’elle vous procurera…
Les chiffres clé
Moteur : 4 cylindres en ligne
Cylindrée : 1496 cm3
Puissance : 132 ch à 7000 tr/mn
Couple : 152 Nm à 4500 tr/mn
Boîte de vitesse : manuelle, 6 rapports
Poids : 1039 kilos
Vitesse maxi : 203 km/h
0 à 100 km/h : 8,6 secondes
Conso officielle / de l’essai : 6,3 l/100 /6,8 l/100
Prix : gamme Mazda MX-5 à partir de 33000 €, version RF à partir de 35500 €