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    Pimkie en vente sur Shein : une alliance scandaleuse ?

    L’annonce du partenariat entre l’enseigne de mode française Pimkie et le géant chinois de l’ultra fast fashion Shein a déclenché une vague de réactions indignées.

    Fédérations, enseignes et acteurs historiques dénoncent une alliance « scandaleuse » et parlent même de « collaboration avec le diable ». Mais ces prises de position soulèvent une question sensible : en quoi leurs propres pratiques diffèrent-elles réellement ? Le ton est soudainement monté. Une coalition de fédérations textiles européennes a écrit à la Commission européenne pour exiger des « actions d’urgence » contre Shein, Temu et AliExpress, accusés d’inonder le marché de produits à bas prix, non conformes et fabriqués dans des conditions sociales et environnementales contestées.

    Pimkie sur Shein : une bronca généralisée

    La Fédération française du prêt-à-porter féminin a apporté son soutien à la famille Mulliez, ex-propriétaire de Pimkie, qui a annoncé son intention de saisir la justice. Plusieurs distributeurs, dont Coopérative U, ont publiquement condamné le rapprochement, estimant que l’association Pimkie/Shein revenait à « collaborer avec le diable ». De son côté, la Fédération du commerce et de la distribution a parlé de « capitulation ».

    Derrière ces déclarations, une contradiction saute aux yeux : la plupart des acteurs qui s’indignent aujourd’hui dépendent eux-mêmes largement de chaînes d’approvisionnement basées en Asie. Made in China, Bangladesh ou Vietnam, les rayons des enseignes européennes et françaises regorgent de produits issus des mêmes circuits que ceux utilisés par Shein.

    Une certaine forme d’hypocrisie

    La différence réside surtout dans l’échelle et la vitesse. Shein a poussé à l’extrême l’optimisation de la production et la vitesse de sa logistique, ce qui accentue la pression concurrentielle. Les accusations assimilant Pimkie à un « collaborateur du diable » illustrent la virulence des réactions.

    Derrière cette indignation, certains observateurs estiment que la dénonciation d’un modèle jugé destructeur s’accompagne aussi d’une volonté de protéger des parts de marché menacées. L’unanimité affichée contre Shein permet enfin d’éviter un examen de conscience plus large, celui d’un secteur qui, depuis les années 1990, a massivement délocalisé sa production et fondé son développement sur la baisse des coûts et des prix.

    Si la controverse révèle l’ampleur du malaise face à Shein & co, elle met également en lumière une certaine forme d’hypocrisie : tous dénoncent les méthodes du géant chinois. Mais en réalité, rares sont les marques de mode dans l’air du temps à pouvoir revendiquer des pratiques véritablement différentes…

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