Mitsubishi avait besoin de renouveler sa gamme. C’est chose faite avec les récentes Colt et ASX. Elles vous disent quelque chose ? C’est assez normal. On a pris le volant de l’ASX en version hybride pour vous expliquer tout ça. Par Philippe Guillaume
C’est quoi ?
On aimait bien Mitsubishi. Le Pajero, les Lancer WRX, la 3000 GT et même la Galant, berline plutôt élancée avant que cela ne devienne la mode. Mais ces derniers temps, les concessionnaires avaient un peu le seum. Plus de Pajero, plus de Outlander (qui fut le premier gros SUV hybride rechargeable, avec un vrai succès à l’époque), ne restait que l’Eclipse Cross et la Space Star, citadine un peu anonyme. Bref, la loose. Heureusement, le grand spécialiste des étuis de contrebasse, un certain Carlos G., avait eu aussi la vision d’intégrer Mitsubishi dans son « alliance ». Le but : du partage de techno.

Justement, qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?
C’est simple : prenez une voiture de marque A, mettez-lui le logo d’une marque B, et vous avez ce que l’on appelle du « badge engineering ». Certains constructeurs font l’effort de masquer cela au mieux (mention spéciale au Ford Explorer par rapport au VW ID.4), à d’autres, on leur a dit : « Coco, t’as 100 balles et un Mars de budget, tu vas te démerder avec ». C’est ce qui semble avoir été le cas chez Mitsubishi, mais ce n’est pas si grave que cela car il y a d’autres arguments. En gros, la Colt est une Clio rebadgée, et l’ASX est un Captur rebadgé. Le jeu des 7 erreurs : seuils de porte, insigne sur le volant (encore heureux !), badges à l’arrière, une micro-différence sur le liséré du haut des feux arrière, par contre, la calandre a été un peu plus retravaillée sur l’ASX que sur la Colt. Ajoutez de jolies jantes en finition haut de gamme, des marchepieds additionnels sous les portes et on entend parfois que cet ASX présente mieux que le Captur. Ca peut s’entendre…

Et sous le capot ?
Là c’est simple : rien de neuf, docteur. L’ASX reprend des motorisations Renault. Un petit 3 cylindres 1.0 qui peut marcher au GPL, un 1.3 micro-hybride (avec juste un alterno-démarreur, mais pas de capacité à rouler sur le tout électrique) et notre 1.6 hybride d’essai. Ce moteur développe 91 ch en thermique ; il est accouplé à un petit moteur électrique de 49 chevaux (puissance cumulée officielle : 143 ch), lui-même alimenté par une petite batterie de 1,2 kWh. C’est trop faible pour parcourir de grandes distances en mode zéro émission, mais en ville, le moteur électrique prend souvent le pas et la batterie se recharge vite.

Et au volant, ça donne quoi ?
C’est strictement la même chose qu’un Renault Captur, à motorisation équivalente. Du coup, c’est pas mal du tout à défaut d’être parfait. L’intérieur est bien équipé (mention spéciale, toujours, à l’info-divertissement conçu avec Google, rapide et efficace), les sièges sont confortables, la position de conduite est bonne, l’instrumentation est lisible (pas bien compris pourquoi la couleur de l’entourage du compteur changeait régulièrement, sans que je ne lui demande rien…) et la banquette arrière coulissante est un plus. Dans les down, la curieuse boîte de vitesse Renault n’en fait parfois qu’à sa tête, dans une logique qui lui est propre, et l’on ne peut pas reprendre la main. Elle est larguée en conduite sportive (en même temps, c’est un SUV urbain hybride…) et pas toujours inspirée sur autoroute. Bref, les esthètes de la rubrique « boulons, rondelles et pied à coulisse » n’en sont pas fan (j’en fait partie), mais ce qui compte, en réalité, c’est qu’elle soit efficace. Et a un SUV hybride, on lui demande d’être sobre. Pari tenu : on fait du péri-urbain en restant sous les 4,5 l/100, de la départementale tranquille à 4,7 l/100 et, en toute logique, ça se gâte sur autoroute, avec 6,8 l/100, là où le système hybride ne peut plus faire grand-chose.
Côté agrément de conduite, le châssis est bien tenu, la direction est précise et les freins sont bien dosables, ce qui n’est pas si courant sur les hybrides.

Son point fort ?
Merci d’avoir tenu jusqu’ici pour découvrir le vrai avantage de l’ASX par rapport au Captur. Une garantie de 8 ans, là où l’engin au losange n’en offre que 2. Ça fait une belle différence, non ? Les tarifs sont un rien plus élevés chez Mitsubishi, mais l’équipement peut être meilleur, avec une sellerie cuir sur ma version d’essai Instyle, quand un Captur ne peut proposer que du tissu.
Les chiffres clé
Moteur : 4 cylindres en ligne + moteur électrique
Cylindrée : 1598 cm3
Puissance : 143 ch à 5600 tr/mn
Couple : 205 Nm à 3600 tr/mn
Boîte de vitesse : automatique à crabots, 6 rapports (4 thermiques + 2 électriques)
Poids : 1365 kilos
Vitesse maxi : 170 km/h
0 à 100 km/h : 10 secondes
Conso officielle / de l’essai : 4,7 l/100 / 5,2 l/100
Prix : gamme Mitsubishi ASX à partir de 27690 € ; version d’essai à partir de 39990 €

Le verdict de Stuff
Efficace, sobre, bien équipé et garanti 8 ans, l’ASX a finalement des cartes à jouer par rapport à celui dont il peut être vu comme le clone. Mais attention, en haut de gamme, il peut dépasser les 40 000 € avec options…