Avec le Duster, la marque d’accès du groupe Renault s’est un peu détachée de son image low-cost pour s’entourer d’un subtil parfum d’évasion. Cette nouvelle génération au look plus affirmé se dote d’une technologie hybride pour aller chercher la dernière qualité qui lui manquait : la sobriété. Par Philippe Guillaume
C’est quoi ?
Souvenez-vous : au début, dans les années 2004, quand tu te baladais avec ta Dacia Logan, tu étais content d’avoir trouvé une auto pas chère, mais au feu rouge, les enfants te balançaient des cailloux. Car elle était moche, très moche, et franchement, cette auto, ça ne faisait rêver personne. Heureusement pour elle, elle était fiable, serviable, efficace. Et puis les temps ont changé et les planètes se sont alignées : la gamme Dacia s’est étoffée, certains modèles sont devenus insignifiants et l’arrivée du Duster, en 2010, a montré qu’une Dacia pouvait faire envie. Le Duster, à la croisée des chemins entre le break surélevé et le SUV, répondait en effet aux attentes des pragmatiques et des baroudeurs. Succès garanti : 2,3 millions d’unités avaient été produites en 2023, à l’issue de deux générations. Pour sa troisième génération, ici à l’essai, le Duster enfonce le clou !
Justement, qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?
Tout ! Déjà, le look : plus carré, plus baroudeur, le nouveau Duster n’a pas à rougir quand il est stationné entre un Land Rover Defender et un Toyota Land Cruiser. Il arbore une nouvelle signature visuelle à l’avant (reprise d’ailleurs sur la dernière évolution de la petite citadine électrique, la Spring), il fait costaud avec ses arches de roues bien protégées, et ses protections tout autour de la carrosserie. Une Dacia qui fait tourner les têtes, qui l’aurait cru : ce nouveau Duster y parvient, fort bien, même ! Enfin, les amateurs de la rubrique « boulons et rondelles » seront ravis qu’il partage la base technique des ses cousins Renault Captur & Arkana ainsi que le Nissan Juke.
Et sous le capot ?
Signe des temps : il n’y a plus de moteur Diesel sous le capot du nouveau Duster (une décision dont on pourrait discuter la pertinence, car cette motorisation reste pleine de bon sens pour les gros rouleurs). Toutefois, le Duster laisse le choix entre trois moteurs essence : un 1.0 trois cylindres de 100 ch (peut-être un peu juste vu le gabarit de l’engin, à 4,34 m de long), la version 1.3 « mild hybrid » de 130 ch (celui-ci est disponible en 2 ou 4 roues motrices), et celle de notre auto d’essai, le « full hybrid », autour d’un 1.6 de 140 ch. Un moteur que l’on connaît bien, puisque déjà essayé ici dans les Clio, Captur, Arkana, Nissan Juke, Dacia Jogger et autres. L’on rappellera ainsi sa technologie : un quatre cylindres 1.6 de 95 ch est associé à deux moteurs électriques, l’un dans la boîte de vitesses (49 ch) et l’autre (20 ch) faisant office d’aide au démarrage, le tout étant alimenté par une petite batterie de 1,2 kWh (avantage : elle n’impacte pas le volume intérieur de l’auto), qui ne permet pas une grande autonomie en mode « zéro émission », mais qui a le mérite de se recharger vite et d’offrir les coups de boost nécessaires en ville, notamment, où l’on roule souvent sans le moteur thermique. La puissance cumulée de l’ensemble est ainsi de 140 ch. L’on connaît également ses qualités de sobriété notamment en usage urbain et péri-urbain, et ses défauts, tels que curieuse boîte de vitesses à crabots, totalement larguée en conduite rapide et rarement inspirée sur autoroute.
Et au volant, ça donne quoi ?
L’équipement est fort complet, avec une dalle d’info-divertissement bien agencée. On apprécie les petites attentions (le support de smartphone à proximité du volant, la lampe dans le coffre qui peut se clipser à plusieurs endroits). Certes, la finition est assez plastique, mais l’on sait qu’un Duster, c’est fait pour durer et quelques touches de « plastibronze » réhaussent un peu le cachet de l’ensemble. Les sièges sont plutôt confortables et la position de conduite facilement ajustable. Autre bonne chose : les horripilantes aides à la conduite imposées par l’Europe se désactivent facilement. Ensuite, la technologie du système hybride est connue : elle permet d’obtenir des consommations sous la barre des 5 l/100 en usage urbain et péri-urbain, mais, on l’a dit, la technologie de sa boîte de vitesse incite à une conduite apaisée, qui est conforme à la vocation de l’auto. Sur la route, le châssis est sain et prévenant, en dépit d’un amortissement relativement souple, la tenue de route est bonne. Rançon d’un tarif ajusté au mieux, l’effort sur l’insonorisation n’a pas été très poussé et les longs trajets autoroutiers soigneront moins vos oreilles qu’à bord d’autos plus prestigieuses.
Son point fort ?
Look, pragmatisme, efficacité, sobriété : le nouveau Duster coche toutes les cases. Toujours aussi malin, il propose ses prestations à 5/6000 € de moins que ses concurrents à équipement égal (dont les versions tournent autour des 35000 €). De quoi investir dans le « pack sleep », qui propose une couchette de deux places, histoire d’aller voir des levers de soleil dans des endroits reculés !
Le verdict de Stuff
Même en montant en gamme, en technologie et en prix, le Duster Hybrid reste imbattable dès lors que l’on regarde la qualité de ses prestations. De quoi en faire l’auto idéale ? Il y a de ça, oui…
Les chiffres clé
Moteur : 4 cylindres en ligne + 2 moteurs électriques
Cylindrée : 1598 cm3
Puissance : 140 ch
Couple : 205 Nm
Boîte de vitesse : automatique à crabots, 4 rapports thermiques (+ 2 électriques)
Poids : 1380 kilos
Vitesse maxi : 160 km/h
0 à 100 km/h : 10,1 secondes
Conso officielle / de l’essai : 5 l/100 / 6,1/100
Prix : gamme Dacia Duster à partir de 19960 €, version d’essai Hybrid 140 à partir de 28100 €