Mercedes-Benz est le dernier constructeur à utiliser la technologie hybride rechargeable associée à un moteur Diesel. A l’usage, dans la dernière génération de Classe E, son efficience est redoutable et son agrément remarquable. Par Philippe Guillaume
C’est quoi ?
Le nom Classe E renvoie à 1993, mais avant, c’était les berlines des séries « 200, 250, 280 » qui représentaient l’archétype de la berline (et du break) Mercedes, solide, fiable, indestructible, fidèle et impérial sur la route. Une auto statutaire, endossant avec un impérial bonheur le statut d’auto de notable et celle du taxi, capable d’encaisser des kilométrages inavouables, et tellement incassable qu’elle finit sa vie sous d’autres cieux en rendant encore d’immenses services ! Aujourd’hui, elle en est à sa sixième génération et Mercedes la propose avec différents types de motorisation ; originalité, toutefois, elle reste la seule auto du marché proposée avec une combinaison hybride rechargeable et moteur Diesel. A l’usage, on verra à quel point c’est pertinent !
Justement, qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?
Quasiment tout ! L’esthétique s’inscrit dans la continuité de la famille des Classe E, mais les signatures visuelles à l’avant comme à l’arrière ont évolué (notamment à l’arrière, avec des feux qui reprennent le design des trois branches de l’étoile Mercedes). Les dimensions ont un peu grandi (4,95, + 2 cm par rapport à la génération précédente), l’intérieur intègre (en option) l’Hyperscreen, qui offre un troisième écran d’info-divertissement au passager avant. L’impression est saisissante, avec une planche de bord qui s’étend sur près de 40 pouces digitalisée ! Évidemment, fonctionnalité MBUX de dernière génération (efficace, on peut le certifier), excellente sono Burmester 4D, et foultitude d’Apps sont au programme (dont Angry Birds et bien d’autres !). On notera l’apparition d’une caméra sur la console centrale, permettant de se faire des réunions Zoom (à l’arrêt, bien évidemment !).
Et sous le capot ?
Plusieurs possibilités. Cela commence avec des motorisations « d’accès », déjà efficaces : E200d (186 ch) ou E200 (227 ch) ; en haut de gamme, il y a du 6 cylindres, conforme au statut de cette berline élancée (E400e, 381 ch), voire l’incontournable déclinaison AMG (E53 AMG Hybrid, 613 ch). Côté hybride rechargeable, on a le choix entre le classique système accouplé à un moteur essence (E300e, 333 ch) ou notre E300de, turbo-Diesel, de 313 ch. Dans les deux cas, on a 19,5 kW/h de batteries (c’étaient à peine 13 kW/h sur la génération précedente) qui permettent, en théorie à notre E300de d’alimenter le moteur électrique de 129 ch (en complément du 4 cylindres de 197 ch) en mode zéro émission pendant 105 km. Remarquable, non ?
Et au volant, ça donne quoi ?
Évidemment, plein de bonnes choses. D’ailleurs, en fouillant un peu sur ce site aux nobles idéaux, vous trouverez à la fois nombre d’essais de grandes berlines hybrides rechargeables, parmi lesquels celui de la E300e de précédente génération. Alors essayée en hiver, et dotée d’une batterie de 13 kW/h, elle nous avait permis de faire un peu plus de 40 km en mode zéro émission. Cette sixième génération de Classe E, avec sa batterie plus grosse, nous a accordé plus de 80 kilomètres sur une charge, ce qui est remarquable. De fait, si l’on recharge régulièrement (la base, comme disent les jeunes, quand on roule en PHEV), on s’en sort avec des consommations de l’ordre de 4,4 l/100 sur le long terme. Batteries vides (ça arrive sur long trajet, même si cette nouvelle génération de Mercedes Classe E PHEV peut recharger à 55 kW, ce qui est assez fort dans le segment), on s’en tire à 5,8 l/100 sur un parcours routier effectué sans se trainer. On rappellera que l’on est à bord d’une berline de plus de 300 chevaux et de plus de 2,2 tonnes : une telle efficience énergétique, cela s’appelle une prouesse, et il faut la rappeler à tous les bien-pensants qui rêvent de nous empêcher de nous déplacer autrement qu’à vélo. Ensuite, cette Classe E fait le job de Classe E : confort remarquable, filtrage des bosses en mode « tapis volant », éclairage d’ambiance en mode Las Vegas, sièges impeccables dans notre version AMG Line. Un rêve sur long parcours.
Son point fort ?
C’est ce mix parfaitement réussi entre sobriété, confort et performances. La Classe E de dernière génération reste une référence.
Les chiffres clé
Moteur : 4 cylindres en ligne, turbo Diesel + moteur électrique
Cylindrée : 1993 cm3
Puissance : 313 ch
Couple : 700 Nm
Boîte de vitesse : automatique, 9 rapports
Poids : 2290 kilos
Vitesse maxi : 233 km/h
0 à 100 km/h : 6,6 secondes
Conso officielle / de l’essai : 0,5 l/100 / 5,1 l/100
Prix : gamme Classe E à partir 65450 € ; version d’essai E300de à partir de 75600 €
Le verdict de Stuff
La proposition est singulière, mais elle mérite réflexion si votre usage mixe trajets urbains répétés et longs parcours réguliers. En plus, cette E300de existe en break : laquelle aura votre préférence ?