DS change tout ! La nouvelle offre, N°8, adopte une numérotation qui sera étendue progressivement à l’ensemble de la gamme, la N°4 devant suivre prochainement. Ensuite, ce grand SUV-Coupé (4,82 m de long) n’existe qu’en motorisation électrique. Les temps changent…
C’est quoi ?
Il y avait une DS 21 de 1955 exposée devant l’hôtel qui recevait les journalistes invités à découvrir cette nouvelle auto, mais DS Automobiles se projette clairement dans le futur avec cette Numéro 8 ! Ce grand SUV-Coupé vient en effet tailler le fer avec des références établies, telles que les Audi Q6 e-tron, Tesla Model Y ou encore Ford Mustang Mach-E. On rappellera d’ailleurs, qu’en Europe, le segment D-Premium dans lequel s’inscrit Numéro 8 représente 25 % des ventes, mais 38 % des profits, et que dans ce segment, 58 % des autos sont des SUV. Numéro 8 est donc bien placé, mais DS Automobiles veut cependant entrer dans le combat avec ses propres valeurs : confort, silence, efficience, technologie. Voyons cela…
Justement, qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?
Tout, même si quelques éléments de plateforme sont communs à d’autres créations du groupe Stellantis. Sous l’influence du génial designer Thierry Metroz (à qui l’on doit, entre autres, le formidable Renault Avantime), les proportions ont été particulièrement soignées, avec des effets de style intéressants, tant au niveau de la calandre (qui peut se passer du refroidissement obligatoire sur un moteur thermique), que des montants C (entourant le hayon), ou encore, de la poupe (avec des LEDs verticaux, qui cassent le flux d’air). L’objectif, outre soigner une signature visuelle pour donner à cette Numéro 8 une présence immédiatement identifiable sur la route (c’est particulièrement frappant vu de l’arrière), c’est également de soigner le Cx de l’auto, pour lui apporter une meilleure efficience énergétique. Et c’est réussi : avec un Cx de 0,24 et un SCx de 0,63, Numéro 8 a la meilleure efficacité énergétique de sa catégorie. DS Automobiles revendique ainsi une autonomie WLTP de 750 kilomètres dans le meilleur des cas, avec 500 kilomètres garantis sur autoroute. De quoi faire un Paris-Lyon d’une traite : assez inédit – et très rassurant -, pour une auto électrique, non ? Enfin, un soin particulier a été apporté à l’intérieur, que ce soit dans son agencement, l’agrément qu’il procure et sa technologie.

Et sous le capot ?
DS Automobiles a voulu simplifier son offre et la rendre facilement compréhensible. Il y a deux batteries (73,7 kWh, ou 92,7 kWh pour la Long Range), deux propositions de transmission (traction avant, 230 ch ou 245 ch avec la Long Range, et 350 chevaux, forcément avec la Long Range). Selon les versions, les autonomies vont de 550 kilomètres (230 ch), 688 km (350 ch) à un maximum de 750 km (version 250 ch). L’électricité en 400V permet de vitesses de recharge pouvant aller jusque 160 kW, mais avec une constance de charge intéressante. On notera que les moteurs électriques et les batteries sont fabriqués en France. Évidemment, pas de moteur thermique au programme, même si…

Et à conduire, c’est comment ?
Ah, nous voici enfin dans le vif du sujet ! L’occasion d’essayer de comprendre ce concept de « sérénité dynamique » que nous vend DS Automobiles. La première impression est excellente : la qualité des sièges (cela inclut un sentiment de bien-être, aidé par leur design et leur texture, que l’on choisisse l’Alcantara ou le cuir), une position de conduite parfaite, une ergonomie facile à appréhender avec un volant en « X » d’un genre nouveau, le choix des matériaux (cuir, guillochage…), le toit vitré panoramique. Certains détails interpellent, comme les grilles de haut-parleur guillochées au laser, dans les portes, qui font également office de poignée et de support d’éclairage intérieur !
La Numéro 8 coche toutes ces cases et l’ambiance premium est clairement au rendez-vous, en dépit de quelques critiques (boutons de commande de boîte très plastique, empruntés au bas de gamme de chez Stellantis, résolution graphique du GPS pas au niveau de ce qu’il y a chez Audi, par exemple, pas de molette rotative pour le réglage du son de l’excellentissime système Focal, qui propose des modes immersifs que tout amateur de musique doit essayer au moins une fois !). A contrario, DS Automobiles propose des assistants de conduite (avec changement de file quasi autonome sur autoroute) ou encore ChatGPT pour vous aider à profiter de votre voyage.

Les premiers mètres mettent en évidence une grande douceur : les commandes sont parfaitement calibrées, on peut jouer avec trois niveaux de freinage régénératif (plus un mode One Pedal), l’amortissement est soyeux. Avec la vitesse, c’est la parfaite isolation de l’habitacle qui apparaît. Les résonnances, les bruits de roulement, les turbulences aérodynamiques sont parfaitement contenues. Même en mode « Sport » sur la plus performante (AWD 350 ch), le châssis laisse l’impression d’un tapis volant, bien que la tenue de route soit totalement imperturbable. On se concentre sur le bien-être : les sièges ventilés, la sono Focal, une nouvelle fois, ses 14 hp et ses 690 W, et l’on pourrait activer le régulateur de vitesse adaptatif et prédictif, qui fonctionne aussi sur route sinueuse, voire très sinueuse, en adaptant la vitesse de l’auto aux conditions, au relief, aux épingles.
On notera qu’une boucle d’essai avec la version AWD 350 chevaux, sur itinéraire montagneux et a bon rythme a donné une consommation de 24,4 kWh/100 (et donc une autonomie d’environ 400 kilomètres). Le lendemain, une boucle plus douce avec la FWD 250 chevaux, a allure apaisée, a donné 13,4 kWh/100, et donc 700 km d’autonomie.
La « sérénité dynamique » propre à DS Automobiles se dévoile petit à petit : malgré les 350 chevaux de la version haut de gamme, les accélérations ne sont pas du genre à vous coller au siège. DS Automobiles a, là encore, calibré son auto pour qu’elle soit soyeuse, ouatée, subtile. Tout ce qu’était une DS en 1955 !

Son point fort ?
C’est de parvenir à se différencier de la concurrence avec des valeurs internes qui s’expriment avec justesse. Le confort, la sérénité, le bien-être, le sentiment que l’on n’a pas besoin d’aller vite pour être bien, que l’on pourra conduire pendant de grandes distances sans fatiguer, tout cela au volant d’une auto à la ligne distinctive et à la personnalité affirmée…
Le verdict de Stuff
Belle auto, confortable, sereine sur la route, efficiente et bien tarifée au vu de ses principales concurrentes. La Numéro 8 est la première d’une nouvelle nomenclature. On a hâte de voir la suite !

Les chiffres clé (version AWD 350 ch)
Moteur : électrique x 2
Puissance : 350 ch
Couple : 509 Nm
Transmission : continue
Vitesse max : 190 km/h
0 à 100 km/h : 5,4 s
Poids : 2289 kilos
Consommation officielle / de l’essai : nc /100 / 24,4 kWh l/100
Gamme DS Numéro 8 à partir de 59200 € ; version d’essai AWD 350 à partir de 74600 €