Lancia : innovation, de belles années, puis la marque italienne est totalement tombée dans l’oubli. Aujourd’hui, le groupe Stellantis va tenter de la relancer. Le produit est intéressant, mais la tâche est compliquée… Par Philippe Guillaume
C’est quoi ?
Les amateurs d’histoire et d’automobile placent la marque Lancia au pinacle de l’innovation ! Entre la victoire au 24 heures du Mans (1955), le premier 4 cylindres en V de série, la première auto à suspensions indépendantes, les Stratos et Delta de rallye, couronnées de nombreux titres de championnes du monde, la marque italienne a longtemps fait l’exemple de l’innovation, de la performance et de l’exclusivité. Hélas, ces dernières années (Lancia a quitté le marché français il y a huit ans, en tentant de nous vendre de pauvres Chrysler rebadgées), la marque vivotait en Italie avec une antédiluvienne Y10 bradée sur le marché local. Pas simple…

Justement, qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?
Une nouvelle stratégie, derrière laquelle l’on trouve le groupe Stellantis, qui vient quand même de débarquer son patron, Carlos T. L’idée est que Lancia redevienne une marque italienne, premium et désirable. L’effort est louable, mais la tâche n’en reste pas moins immense. Notoriété, désirabilité, réseau ? Malgré tout, cette nouvelle Ypsilon fait des efforts sur sa présentation, avec notamment des feux arrière circulaires qui présentent une belle similitude avec ceux de la Stratos de rallye. Et l’intérieur est novateur, aussi…
Et sous le capot ?
On a le choix entre électrique et un moteur thermique hybride. Côté électrique, l’Ypsilon reprend à son compte le moteur de 156 chevaux, vu également sur moult modèles du groupe Stellantis. Avec 54 kWh de batteries, l’autonomie est donnée pour 425 kilomètres (dans la vraie vie et en mixte, espérez plutôt 300). Pour rendre hommage au passé de Lancia en rallye, une version électrique, dénommée HF, de 240 chevaux, devrait faire son retour en compétition. En hybride, le fameux 3 cylindres 1.2 développe ici 100 ch en puissance globale (il y a des versions de 136 chevaux sur des autos un peu plus volumineuses, telles la DS4 et consorts…). Il est accouplé à un moteur électrique de 28 chevaux, alimenté par une petite batterie de 0,9 kWh. On ne fait donc pas de grandes distances en mode hybride, mais la batterie se recharge souvent et l’hybridation est efficace en ville.

Et au volant, ça donne quoi ?
C’est plutôt une bonne surprise, car même si la base technique est commune à de nombreux modèles (ça se retrouve dans l’infodivertissment ou la commande de boîte), l’équipe de design a pu soigner l’ambiance intérieure. Les généreux sièges en velours sont magnifiques et confortables, les parements de bronze tout autour de la planche de bord font leur petit effet. L’espèce de plateau circulaire implanté au milieu de la console surprend un peu au début, avant que l’on ne se rende compte qu’en réalité, il est pratique. Ensuite, l’équipe Lancia semble avoir particulièrement bien travaillé le confort et l’insonorisation : l’Ypsilon Ibrida est très agréable à rouler en ville comme sur la route, avec un niveau de performances très correct et un châssis très sûr.

Son point fort ?
C’est d’offrir une alternative originale et stylée dans le monde concurrentiel des autos à vocation citadine. Avec ses 4,08 m de long, elle passe partout, elle est assez sobre et agréable à conduire. Que demander de plus ?
Le verdict de Stuff
Il faut que la marque Lancia rentre à nouveau dans l’esprit des éventuels acheteurs d’une citadine un peu exclusive. Il y a du boulot, mais l’Ypsilon est réussie…

Les chiffres clé
Moteur : 3 cylindres en ligne + moteur électrique
Cylindrée : 1199 cm3
Puissance : 136 ch à 5500 tr/mn
Couple : 205 Nm à 1750 tr/mn
Boîte de vitesse : automatique à double embrayage, 6 rapports
Poids : 1282 kilos
Vitesse maxi : 190 km/h
0 à 100 km/h : 9,3 secondes
Conso officielle / de l’essai : 4,6 l/100 / 6,0 l/100
Prix : gamme Lancia Ypsilon Ibrida à partir de 24500 €