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    Essai : Ineos Grenadier, le Land 2.0

    Si son allure vous rappelle quelque chose, c’est normal. L’Ineos Grenadier est en effet, dans la continuation de l’esprit, la réincarnation du Land Rover Defender dont la version originale a arrêté d’être produite en 2016. Une version plus moderne, qui a su conserver de nombreux fondamentaux apprécié par les baroudeurs. Par Philippe Guillaume

    C’est quoi  ?
    Si l’anecdote est authentique, elle est belle  : un jour, l’un des hommes les plus riche de Grande-Bretagne (il est patron d’Ineos, un groupe de pétrochimie), Jim Ratcliffe, buvait une bière dans un peu et déplorait, au cours d’une discussion, de l’arrêt de production du Land Rover Defender, que Jim adorait utiliser, avec ses chiens, pour aller à la chasse dans le nord de l’Ecosse. Et au cours de la discussion arriva l’idée d’en construire un, en un peu plus moderne. Le pub en question s’appelait le Grenadier  : et hop, ainsi germa autour de quelques pintes l’idée de l’Ineos Grenadier  !

    Justement, qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?
    Tout, évidemment, car Ineos a même récupéré une ancienne usine Smart à Hambach en France (les Smart sont désormais faites en Chine), pour y installer ses lignes de production, d’où le premier modèle est sorti de chaînes en 2022 après 1,8 millions de kilomètres de tests. Évidemment, le look est familier, car à part les optiques, la ressemblance est plus que frappante (Land Rover a d’ailleurs porté plainte, mais a perdu, y compris en appel – la décision est étonnante, mais c’est comme ça). L’intérieur est cependant bien agencé et plus moderne.

    Et sous le capot ?
    Tiens, je l’ai déjà vu quelque part, ce sélecteur de vitesse. Sur une Morgan, sympathique roadster britannique. Et sur des BMW, puisque dans les deux cas, c’est la marque munichoise qui fournit les mécaniques et la boîte de vitesse. Là, par rapport à l’ancien Defender, qui était malgré tout assez poussif (même avec le V8), le Grenadier fait un bond en avant en se dotant de six cylindres en ligne de 3 litres, et en laissant le choix entre le Diesel (249 ch et 550 Nm de couple) et l’essence (285 ch, 450 Nm de couple), tous deux accouplés à une boîte automatique à 8 rapports. Le Diesel, avec sa puissance disponible plus tôt, doit mieux convenir à l’engin qui s’apprécie plus avec une conduite placide et dans les deux cas, la vitesse de pointe est limitée à 160 km/h. Le Grenadier reste, bien évidemment, un vrai 4×4 à l’ancienne, robuste et efficace  : construit sur deux essieux rigides, proposant une boîte courte, trois blocages de différentiels, capable de traverser des gués de 80 cm, de remorquer 3500 kilos, d’offrir 2000 litres de capacité de coffre dans le Wagon et 835 kilos dans la benne du pick-up Quartermaster, il est capable de passer partout dans les conditions les plus difficiles. Et la garantie 12 ans anti-corrosion rassure…

    Et au volant, ça donne quoi  ?
    Déjà, il faut monter à bord, car l’engin est haut, très haut (avec 2,04, attention, il entre dans peu de parkings sous-terrain, d’autant que, rançon de l’essieu rigide à l’avant et des systèmes de blocage de différentiel, il braque très mal (et comme la direction est peu rappelée, on mouline pas mal à son volant). Ensuite, on découvre une bonne position de conduite (qui domine la route, forcément), un petit pare-brise assez vertical et large console centrale au design inspiré de l’aviation (une fonction, un bouton), est assez sympathique à l’usage, puisque tout ce qui concerne la transmission sur situe entre les sièges, pour le confort, c’est au milieu, et toutes les fonctions tout-terrain sont au plafond. Ce n’est pas dénué de logique, et les boutons, largement dessinés, sont tous facile d’accès. Dans notre version d’essai «  Belstaff 1924  », en hommage au fabricant anglais de vestes toutes-saison (bien connues des motards), le niveau d’équipement est très correct, avec une belle et solide sellerie en cuir, confortable. Cette version sera limitée à 1924 exemplaires…
    Au démarrage, le six-cylindres en ligne Diesel se fait entendre, mais ce n’est pas désagréable et sa bonne volonté est immédiatement perceptible. La boîte 8 égrène les rapports en douceur. Autre point notable  : un niveau de confort sans commune mesure avec l’ancien Defender, qui vous secouait comme un prunier et dont la position de conduite vous collait à la portière. Après, le Grenadier fait plus de 2800 kilos et ne peut masquer son inertie, mais le côté «  camion  » fait partie du plaisir à rouler avec ce genre de véhicule, il la perception du côté solide, indestructible, qui vous emmènera partout, sinon on achète un petit SUV hybride…

    Son point fort  ?
    En France, le méchant malus écologique n’aime pas de genre d’autos, mais la marque, en avançant un peu les sièges arrière, à réussi à faire passer une palette dans le coffre  : résultat, il est classé comme utilitaire, et certaines versions arrivent à échapper à la taxe. Votre concessionnaire vous en dira plus, et sachez que Ineos prépare le Fusilier, une version électrique du Grenadier…

    Le verdict de Stuff 
    A ceux que le voyage un peu extrême fait encore rêver (tiens, un coucher de soleil sur le lac Makgadikgadi, au Botswana, ça vaut son pesant d’émotion), le Grenadier apporte une solution moderne qui bonifie tous les aspects que l’on aimait sur l’ancien Defender, icône du genre, sans trahir les fondamentaux. Un engin très attachant…

    Les chiffres clé 
    Moteur  : 6 cylindres en ligne, turbo-Diesel
    Cylindrée  : 2993 cm3
    Puissance  : 249 ch à 3250 tr/mn
    Couple  : 550 Nm à 1250 tr/mn
    Boîte de vitesse  : automatique, 8 rapports
    Poids  : 2816 kilos
    Vitesse maxi  : 160 km/h
    0 à 100 km/h  : 9,8 secondes
    Conso officielle / de l’essai  : 10,5 l/100 / 13 l/100
    Prix  : gamme à partir de 72140 €, modèle d’essai «  Belstaff 1924  » à partir de 85990 €

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