Stuff Magazine
More
    AccueilAuto & MotoEssai - Ducati Multistrada V4S, un autre génie italien

    Essai – Ducati Multistrada V4S, un autre génie italien

    Ne cherchez plus la référence absolue en matière de gros trails, c’est elle ! La Ducati Multistrada V4 affiche 170 chevaux et l’électronique d’une voiture de luxe. On pourrait la croire exclusive mais au contraire, c’est une merveille d’agrément, d’efficacité et de sensations. Quelle maîtrise de la part de Ducati. Par Philippe Guillaume

    1. C’est quoi ?
    Elle est loin, la Multistrada 1000 DS, dessinée (un peu curieusement) par le Sud-Africain Pierre Terblanche en 2003, forte de ses 84 chevaux. Néanmoins, l’idée était là  : pour la première fois, Ducati offrait une machine réellement polyvalente, capable de vous offrir des voyages au long cours et du fun sur les petites routes sinueuses. La moto a ensuite évolué et gagné en maturité en 2009, avec un moteur 1200 liquide de 150 chevaux et plus d’aptitudes au tourisme. La décennie suivante, elle s’est encore bonifiée  : distribution variable, passage à 1260 cm3 et 158 ch, suspensions électroniques. Mais là, avec le V4, on change d’ère  !

    2. Justement, qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?
    Le concept Multistrada reste intact  : la polyvalence avant tout. Mais cette V4 fait entrer la Multi dans une nouvelle ère. Le look évolue en subtilité, l’ergonomie est revue (on se sent mieux posé sur la moto, avec une excellente protection grâce à une bulle réglable manuellement et un confort de haut niveau), le châssis est entièrement repensé pour plus d’agilité et le moteur fait de la Multistrada, tout simplement le gros trail le plus puissant du marché  ! Quant à la dotation électronique, elle est au top  : régulateur de vitesse, shifter up & down, selle et poignée chauffante, mais aussi contrôle de traction et de wheeling, différents niveaux de frein moteur et d’ABS, quatre modes de conduite, des suspensions pilotées  : bref, impossible de ne pas trouver le réglage qui correspond à sa façon de conduire et d’apprécier une moto. Et, bonne nouvelle, pas non plus besoin d’être ingénieur, grâce à des menus pré-programmés, qui donnent ensuite la possibilité d’affiner. Le tout est gérable facilement via des commodos rétro-éclairés et un écran TFT couleur à l’ergonomie et à la lisibilité excellentes.

    3. Et sinon, ce V4 ?
    Souvenez-vous, il y a quelques années, de l’apparition de la Panigale V4, qui rompait avec la longue tradition des Ducati bicylindres, pour aller sur un V4 plus en phase avec leur engagement en MotoGP. D’abord développé en 1103 cm3 pour les Panigale et Streetfighter, puis 998 cm3 pour la Panigale R (en compétition, la limite est fixée à 1000 cm3), le voici en 1158 cm3 dans la Multistrada, pour améliorer sa rondeur et son couple. Avec 170 ch et 125 Nm, les valeurs sont carrément sidérantes, s’agissant d’un trail. On craint une machine brutale  ; on se rassure en sachant que 70 % du couple maxi est disponible à 4000 tr/min et 90 % à 5000 tr/mn  !

    4. Et au guidon, ça donne quoi ?
    La où une Multistrada V2 manquait de souplesse en ville et pouvait se révéler fatigante et bruyante à la longue, cette nouvelle V4 séduit tout de suite par ses bonnes manières. Plus silencieuse, plus souple, plus ronde que la motorisation V2, le V4 apporte encore plus de polyvalence à la Multistrada. Evidemment, le niveau de puissance stratosphérique vous fait vite rouler, si vous n’y prêtez pas attention, à des vitesses que la loi réprouve, mais cette moto est tellement facile et évidente à mener qu’elle procure déjà de grandes satisfactions à vitesse légale. Le niveau de confort et d’équipement concourt bien évidemment à ce bien-être  : la protection est excellente, la selle chauffante, tout comme les poignées, sont d’un bon recours en ce moment, quant aux suspensions pilotées, elles n’appellent aucune critique avec un excellent accord entre la fourche inversée et l’amortisseur arrière, alors que j’étais resté un peu sur ma faim lors de mon précédent essai de V2 sur ce point. Enfin, la nouvelle géométrie, avec sa roue avant de 19 pouces et le pneu arrière relativement fin (170 mm) confèrent à cette V4 une excellente agilité, et c’est un régal de la balancer en toute confiance d’un virage à l’autre. Par ailleurs, comme d’autres nouveautés 2021 (BMW R 1250 RT et KTM 1290 Adventure S), la Multistrada V4 inaugure un radar Bosch, situé dans le nez de carénage, qui permet une fonction de régulateur de vitesse adaptatif, toujours appréciable sur long parcours autoroutier. Mais la Multistrada V4S va encore plus loin que ses concurrentes avec un second radar à l’arrière  : on aurait pu craindre que le dispositif se transforme en sapin de Noël, quand on est cerné par les Tmax sur le périphérique, mais non, quand le témoin s’allume d’orange dans un coin du rétroviseur, il y a vraiment quelqu’un dans votre angle mort  !

    5. Son point fort ?
    C’est d’avoir poussé la polyvalence encore plus loin  ! Avec ses 170 ch, elle tient tête à une BMW S 1000 XR, forte de 160 ch, mais se montre plus confortable, plus facile, plus agile, plus reposante, et pas moins efficace. La quadrature du cercle.

    Le verdict de Stuff 
    Quand on l’a vu débarquer, on s’est mis le doigt sur la tempe en se disant que 170 ch dans un trail, ça devenait n’importe quoi. Mais à l’usage, la Multistrada V4 dévoile une douceur inattendue, et un niveau d’efficacité rarement atteint sur la route, en solo, en duo, même dans des conditions difficiles, là où les trails démontrent leur supériorité sur toutes les autres familles de motos.

    Les chiffres clé 
    Moteur  : 4 cylindres en V
    Cylindrée  : 1158 cm3
    Puissance  : 170 ch à 10500 tr/mn
    Couple  : 125 Nm à 8750 tr/mn
    Boîte de vitesse  : 6 rapports, shifter
    Poids  : 218 kilos à sec
    Vitesse maxi  : env 250 km/h
    0 à 100 km/h  : env. 3,5 secondes
    Conso officielle / de l’essai  : 6,5 l/100 / 7,5/100
    Prix  : Multistrada V4 à partir de 19.590 €, version V4S à partir de 22.590 €

    ARTICLES SIMILAIRES
    Publicités

    LES + POPULAIRES