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    Essai – Jaguar F-Pace P400e : le gros félin s’hybride…

    Concilier un blason prestigieux et une fiscalité abordable, c’est le pari réussi par ce Jaguar F-Pace dans sa motorisation hybride rechargeable P400e. Quand le style et le charme rejoignent l’efficience… Par Philippe Guillaume

    C’est quoi ?
    Le F-Pace, c’est le premier SUV de chez Jaguar. Sacrilège, de la part d’une marque qui a construit sa légende avec les Type D de compétition (trois victoires consécutives aux 24 Heures du Mans, tout de même, de 1955 à 1957) et la sculpturale Type E, dont même Enzo Ferrari disait qu’il s’agissait d’une des plus belles autos au monde  ? Que nenni, car toutes les marques premium sont venues au SUV, à la fois pour assurer leur survie et pour coller aux demandes du marché, qui ne réclame que cela, même dans le segment du haut de gamme. Faisant suite au Concept Car C-X17 dévoilé au Salon de Francfort 2013, le F-Pace est devenu réalité sur nos routes en 2015. À mi-carrière, Jaguar lui a offert quelques évolutions techniques et esthétiques.

    Justement, qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?
    C’est subtil, mais pas insignifiant pour autant  : un œil avisé reconnaîtra le dernier opus grâce à quelques évolutions de design au niveau des optiques et de la calandre. Mais c’est à l’intérieur que la différence est plus sensible, avec une nouvelle planche de bord, laissant la part belle à une console centrale entièrement redessinée, autour d’un écran tactile de 29 cm qui centralise la plupart des fonctions  ; l’auto dispose de la fonction de mise à jour à distance, PiviPro. On y gagne en modernité, et en feel good factor aussi, puisque la qualité de présentation et de finition a encore progressé. Notre exemplaire d’essai, bleu nuit avec cuir blanc et bois clair était particulièrement classieux.

    Et sous le capot ?
    Jaguar a également revu son offre mécanique  : le F-Pace est disponible avec des moteurs Diesel (avec un entrée de gamme de 165 ch, puis ça grimpe à 200 ch et 300 ch), puis, en haut de la pyramide, on a le SVR avec son truculent V8 5 litres compressé de 550 chevaux. Le genre de félin qui déménage  ! Pour des raisons fiscales, cependant, c’est probablement notre version P400e qui représentera le gros des ventes. On trouve ainsi sous son capot un moteur 4 cylindres 2 litres de 300 chevaux, associé à un moteur électrique (de 143 ch et 275 Nm), pour une puissance totale de 404 chevaux, ce qui est déjà assez remarquable dans l’absolu  ! Les batteries de 17,1 kWh (qui empiètent un peu sur le volume du coffre) offrent, en théorie, 53 kilomètres de conduite en mode «  zéro émission  », parfait pour aller bosser en ville et en silence  !

    Et au volant, ça donne quoi ?
    Côté autonomie, j’ai pu faire 42 kilomètres rien que sur les batteries, ce qui n’est pas un mauvais score pour un engin de ce gabarit. Sachant que j’habite à 23 kilomètres du boulot, et que je peux recharger sur place, ça permet de se faire sa semaine de commuting en ne grillant qu’une infime quantité d’essence et ça, c’est bien, et ça correspond à un usage «  dans la vraie vie  ». Bien entendu, la gestion électronique permet de forcer l’auto à rouler en mode tout électrique, ou bien à lui laisser décider comment optimiser l’usage de la technologie hybride, ou encore de garder de la batterie pour une prochaine traversée d’agglomération. On y prend goût, donc, d’autant que l’ambiance à bord est conforme à l’idée de ce que l’on se fait d’une Jaguar  : c’est confortable (un rien ferme sur les petites irrégularités, à cause des grosses roues), c’est surtout très silencieux et extrêmement doux à l’usage. Il faut tendre l’oreille pour, lorsque l’on roule doucement dans un trafic chargé, se rendre compte que le moteur thermique a pris le relais sur l’électrique, tant la transition est extrêmement soyeuse.

    Bref, on est bien, isolé du monde dans ce cocon très agréable (à l’intérieur, la discrète inscription  : Est. 1935, Coventry, renforce l’exclusivité de l’auto), prêt à avaler de grandes distances sans le moindre effort. Le moteur n’a beau être «  que  » un 4 cylindres de 2.0, les performances sont pourtant là avec le 0 à 100 km/h couvert en 5,3 secondes, et même sa sonorité n’est pas si désagréable. Il est intéressant de noter que ce groupe motopropulseur est identique à celui présent dans le Land Rover Defender P400e (et essayé dans ces nobles colonnes), mais que les techniciens de Jaguar ont réussi à le rendre moins «  présent  » et plus doux à l’usage que sa version montée dans le Land Rover. Bref, la sérénité reste le maître mot de cette noble auto, d’autant que l’excellente sono Meridian se double d’une fonction «  Active Road Noise Cancellation  » qui parvient à faire disparaître les bruits de roulement. Du grand art.

    Son point fort  ?
    Une touche de déraison pousserait à opter pour la version V8, mais l’hybride rechargeable de ce P400e permet de faire accepter socialement ce SUV à l’allure affirmée. Rechargez-le régulièrement, et faites du commuting sans dépenser une goutte d’essence, c’est réjouissant

    Le verdict de Stuff 
    Le F-Pace P400e est parfait au quotidien, mais comme il peut se recharger en 32 kW et donc refaire le plein de ses batteries en une grosse demi-heure sur une borne rapide, il fait sens aussi pour les trajets au long cours. Ce gros félin est décidément bien polyvalent.

    Les chiffres clé
    Moteur  : 4 cylindres en ligne + moteur électrique
    Cylindrée  : 1997 cm3
    Puissance  : 404 ch à 5500 tr/mn
    Couple  : 640 Nm à 1500 tr/mn
    Boîte de vitesse  : automatique, 8 rapports
    Poids  : 2189 kilos
    Vitesse maxi  : 240 km/h
    0 à 100 km/h  : 5,3 secondes
    Conso officielle / de l’essai  : 2,4 l/100 / 9 l/100
    Prix  : gamme à partir de 57040 €, modèle d’essai à partir de 74880 €

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