Et si, dans sa version haut de gamme, avec tous ses équipements, la Dacia Sandero Stepway était la meilleure auto du monde ? A moins de 17 .000 € en ayant coché presque toutes les cases du bon de commande, elle en donne vraiment beaucoup pour son argent. Par Philippe Guillaume
1. C’est quoi ?
C’est franchement pas tous les jours que le modeste essayeur, payé au lance-pierres, a l’occasion d’essayer une auto qu’il pourrait, en réalité, presque s’offrir. Avec Dacia, contrairement aux Maserati et autres Mercedes-AMG récemment essayées sur ce site aux nobles idéaux, c’est pourtant le cas ! Et c’est logique, puisque la Sandero est tout simplement devenue la voiture la plus vendue aux particuliers en France et en Europe. Le choix de la raison, donc, qui explique l’incroyable succès de Dacia : depuis son lancement en France en 2004, la marque roumaine (créée en 1966, entrée dans le giron Renault en 1999), Dacia avance ses pions et conçoit des autos en récupérant d’anciens éléments techniques de Renault, pour la fiabilité et la maîtrise des coûts. Encore que cette théorie est un peu moins valide avec cette Sandero de troisième génération.
2. Justement, qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?
Si la première Sandero (2008) était basée sur des dessous techniques de Renault Clio 2 (apparue en 1998), cette nouvelle Sandero partage sa plateforme (CMF-B, pour les érudits) avec la toute dernière et cinquième génération de Clio. Certes, dans une version un peu simplifiée, mais tout de même ! On remarque aussi l’évolution en matière de présentation : avec ses feux à LEDs, la Sandero Stepway ne fait pas du tout « auto au rabais ». Enfin, à l’intérieur, si elle fait l’impasse sur les équipements modernes de sécurité (régulateur de vitesse adaptatif, alerte de maintien de file), elle se dote quand même du freinage d’urgence et, en option, de tous les éléments de confort tels que le GPS, le démarrage sans clé, caméra de recul, connectivité CarPlay et AndroidAuto, frein à main électrique et même une sono correcte. A noter que la Stepway est la version « baroudeuse » de la Sandero, qui se distingue par ses coloris, barres de toit, capot avant différent. Si le style vous est égal, elle est de fait disponible à des tarifs encore plus intéressants !
3. Et sous le capot ?
Là aussi, c’est nouveau : le moteur est le trois cylindres 1.0 de dernière génération, associé à une boîte mécanique à 6 vitesses, que l’on retrouve aussi sur une Nissan Micra (qui, elle, n’a dans ce cas que 5 rapports, ce qui montre une nouvelle fois combien la Sandero est moderne !). De même, outre l’existence d’une version « bicarburant » au GPL, dénommée Eco-G, la Sandero peut aussi se doter d’une boîte automatique à variation continue (CVT) fait son apparition, pour ceux qui privilégient la souplesse au quotidien.
4. Et au volant, ça donne quoi ?
Pas de miracles : l’intérieur est toujours rustique et ce n’est pas en Dacia que vous aurez les dernières fanfreluches à la mode. Ainsi, le bloc compteur est confié à deux gros cadrans avec, mais oui, des aiguilles comme dans le temps, et l’ordinateur de bord est basique (mais on n’a pas non plus besoin d’avoir un capteur de G pris dans les virages !), tandis que certains plastiques de bord restent assez dur (mais si l’on conçoit l’auto dans un cycle global, on pourra probablement utiliser l’entourage du sélecteur de vitesse pour faire une traverse de catamaran !). Mais l’essentiel est ailleurs : la colonne de direction s’ajuste enfin en profondeur, des attentions charmantes sont présentes (support de smartphone et prise USB à proximité), on trouve facilement une bonne position de conduite et des petites touches de couleur sur les aérateurs, ainsi qu’un joli tissu sur les accoudoirs des contreportes, et recouvrant aussi la planche de bord, apportent malgré tout un peu de gaité. La direction, très assistée, et la transmission CVT procurent une vraie douceur de conduite. Disons-même que cette CVT est l’une des meilleures jamais essayées, nettement plus connectée à la mécanique que chez d’autres constructeurs, où l’on a l’impression de conduire une Mobylette ! Certes, le moteur n’est pas un foudre de guerre mais ça suffit pour des trajets quotidiens apaisés, et au besoin, une pression plus forte sur l’accélérateur permet de récupérer un peu de pèche quand le trois cylindres se retrouve au-delà des 4000 tr/mn. Le comportement routier n’offre aucune aspérité, c’est sain, assez confortable, même si l’insonorisation, bien qu’en progrès, reste un peu moins soignée que sur des autos plus chères.
5. Son point fort ?
On peut avoir une Sandero, certes dépouillée, à moins de 9.000 €. Là, en cochant toutes les cases du bon de commande, avec la version Stepway, la boite automatique très agréable, le coloris orange pimpant, les équipements qui vont bien (caméra de recul, démarrage sans clé…), on n’arrive même pas à 17.000 €. C’est proprement imbattable et tous comptes faits, la Sandero a tout de la meilleure auto du monde au vu des services rendus !
Le verdict de Stuff
Cette auto de crise se révèle agréable à rouler et coche toutes les cases du pragmatisme. Elle offre l’essentiel et désormais même un peu plus, même si pour les derniers équipements de sécurité ou un intérieur en cuir pleine fleur, il faudra aller voir ailleurs. Mais cette Sandero Stepway n’en reste pas moins plus aboutie que jamais !
Les chiffres clé
Moteur : 3 cylindres en ligne, turbo
Cylindrée : 999 cm3
Puissance : 90 ch à 5000 tr/mn
Couple : 142 Nm à 3750 tr/mn
Boîte de vitesse : automatique CVT
Poids : 1099 kilos
Vitesse maxi : 163 km/h
0 à 100 km/h : 14,2 secondes
Conso officielle / de l’essai : 6,2 l/100 / 9,1/100
Prix : gamme Sandero à partir de 8.690 €, version Stepway CVT à partir de 15.290 €
